Michel Claverie
Originaire des Pyrénées-Atlantiques, médecin, Michel Claverie est engagé dans la transmission de la mémoire en tant qu’auteur et photographe.
C’est par l’écriture qu’il s’engage pour des raisons familiales dans le travail de mémoire. Plus tard, il lui associera la photographie, jusqu’à l’élaboration de Traces, une action mémorielle incluant dans une sorte de carnet de voyage les témoignages de six rescapés des camps.
Parallèlement, Michel Claverie développe son projet L’instant sténopé associant dans une technique hybride, capteurs numériques et bouchons-sténopés. Enregistreur du temps qui passe et de la lumière qui le porte, le sténopé y démontre son pouvoir d’appropriation et d’interprétation de notre réalité.
Michel Claverie expose régulièrement en France et à l’étranger, à l’occasion de festivals dédiés à la pratique sans lentille.
« Traces »
Traces est un travail de mémoire photographique.
21 avril 1945 – Camp de concentration de Sachsenhausen à 30 kilomètres de Berlin. Face à l’avancée des Alliés, 30 000 déportés évacuent ce camp, jetés sur les routes en direction de la mer Baltique. Démarre pour eux une marche forcée de 150 kilomètres, sans eau ni nourriture, sous la menace constante d’une exécution sommaire. La moitié ne survécut pas à cette épreuve.
La série Traces, images-miroir de cet évènement, témoigne de deux semaines de (sur)vie de l’un d’entre eux, le matricule 66213, Albert, le père de Michel Claverie, résistant déporté durant deux années.
Questionnant les routes silencieuses et les forêts endormies, Michel Claverie a retrouvé les lieux de son calvaire, et par sa présence y a témoigné de la victoire de la vie.