Pierre Montant
Pratiquée en velléitaire dans ma jeunesse, au collège d’abord, puis comme un loisir, j’abandonne la photo pendant environ 25 ans pour d’autres activités. Je rachète vers 2008 un compact de supermarché, très simple, suivi d’un reflex numérique.
La photographie, me suis-je rendu compte, était une occasion de résister à la morosité des jours, de sublimer des pulsions agressives qu’une promiscuité quotidienne indéfiniment recommencée, en ville, suscite souvent. Il me fallait un moyen de m’abstraire de ce monde bruyant et frénétique pour parvenir à une sorte d’équilibre, en plus, ou en-dehors de mon travail.
La photo me permet d’entretenir ce rapport et cette distance nécessaire au monde, mais aussi un lien esthétique assez joyeux, au réel.
Allers Retours
Surmonter le trac dû au confinement des rames et des rues est un sport en soi, assez ludique. Documenter ma vie, m’intéresser à des inconnus, malgré ou plutôt en raison d’une époque assez sombre, entre pollution généralisée, replis sur soi, injustices sociales et disparition progressive du vivant, me permet de me tenir à distance d’un contexte au global assez peu réjouissant.
Photographier dans les transports est de plus assez plaisant pour son côté un peu transgressif : il faut oser. Fasciné de longue date par l’approche documentaire des photographes de presse, c’est d’eux directement que je trouve une inspiration. Cette série s’appuie sur mes modèles en la matière.
Photographier est un sport optimiste,
selon David Gibson.
Exposition
La série Allers Retours sera présentée au 1er étage de la mairie / espace n° 3 sur le plan.
Temps fort
Venez rencontrer Pierre Montant lors d’un projection-échange « Recto verso : photographe et vidéaste » samedi 17/8 à 15h