Dorothée Machabert

J’aime photographier l’humain. L’humain dans toutes ses facettes. Il y a souvent un rapport au corps dans mes photos. Ces images de corps, celui des autres, le mien, suggèrent une complicité et une proximité charnelle. Le rapport au corps évolue au fil de la vie, tantôt innocence, tantôt sensualité, tantôt douleur…

Avec des cadrages serrés, mettant en valeur taches de rousseur, pores de la peau et autres poils, loin des images lissées des portraits publicitaires, je souhaite entrer dans l’intimité de la personne photographiée. Pour moi cette intimité ne s’arrête pas à cette promiscuité entre le spectateur et la personne photographiée, j’essaye de m’approcher de l’inconscient des personnes dont je saisis le portrait.

La photographie permet de respecter l’imaginaire de chacun et de mettre en valeur les questionnements et les narrations qui peuvent naître de l’observation de cette série d’images, afin que chacun puisse faire du lien qui unit la bête à son avatar humain, sa propre projection.

Bête is

Il était une fois… Il était une fois une grenouille qui se rêvait prince charmant ; il était une fois un papillon qui s’imaginait princesse dans sa chrysalide, il était une fois un oiseau, un de ceux dont Prévert voulait faire le portrait…

Produits par l’inconscient collectif, les contes sont des histoires qui se transmettent oralement et sont constamment réactualisées. Les images mentales produites par ces récits populaires ne peuvent pas être figées, c’est la nature même de ces oeuvres. Les contes sont souvent des récits initiatiques où l’on suit l’évolution d’un personnage qui va, métaphoriquement ou non, se transformer.

Cette série photographique met en exergue ce rapport entre le corps et son vecteur animal, qui va permettre à l’âme, mise à nu, de la personne photographiée, de s’extirper de sa chrysalide et de s’élever.

Peurs et désirs refoulés, acceptation de soi, rapport au corps et à la nature
sont des thèmes qui me sont chers.

www.dorotheemachabert.fr